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BEAUSEJOUR
Un des joyaux méconnus de Mandres les Roses

 

Historique de la Propriété Beauséjour

Notre village et son histoire :

La propriété Beauséjour est l’ancienne demeure de la famille Follot à Mandres-les-Roses. Elle a été aménagée au milieu du XIXe siècle sur un site préexistant par Félix Follot, fabriquant de papiers peints panoramiques à Paris, décédé en 1909.

 

La petite maison d'architecture briade traditionnelle a été conservée.

L'homme politique Paul François, vicomte de Barras (1755-1829), propriétaire du domaine de Grosbois de 1797 à 1801 y aurait séjourné.

 

pavillon barras

 

C'est Charles, le fils ainé de Félix Follot, qui héritera de Beauséjour. La propriété sera également habitée par Paul Follot, frère de Charles, célèbre décorateur de la génération de l’Art nouveau.

 

oeuvres de Paul Follot

 

Depuis la mort de ces derniers en 1933 et 1941, le bâtiment est resté presque inoccupé durant de longues années.

Mme Gritton, la dernière propriétaire de Beauséjour, était la fille Charles décédé en 1933, elle occupa ponctuellement Beauséjour jusqu'à sa mort en 1997.

Cette situation, regrettable pour ce qui est de l’entretien de l’édifice, aura eu au moins l’avantage d’éviter des transformations irréfléchies à une période où l’intérêt pour l’art du milieu du XIXe et début du XXe siècle n’était pas si éveillé qu’aujourd’hui.

 

beausejour

 

Rares sont en effet les maisons de campagne parfaitement conservées dans la région parisienne, les vastes terrains qu’elles occupaient ont généralement attiré les lotissements pavillonnaires.

 

Il n’en est que plus nécessaire de les étudier avec grand soin et de rechercher une solution permettant de les maintenir dans leur intégrité. Qu’ici tout nous soit parvenu en l’état en fait véritablement un cas d’école.

 
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Aussi faut-il en pousser l’analyse jusque dans le détail, afin de mieux en apprécier la qualité. La situation est fort belle, aux marges de l’ancien village, avec l’entrée charretière et quelques bâtiments situés à l’alignement (dans la tradition des hôtels aristocratiques couplant la maison de maître et l’aile de service, en parallèle, au droit de la voie publique).

Hérité d’époques antérieures, ce dispositif mérite déjà d’être considéré en lui-même.

 

vue aérienne de beauséjour

 

Le terrain de près de deux hectares est d’une surface somme toute modeste, à l’échelle des ambitions bourgeoises de la propriété. On ne saurait le comparer aux grands parcs aristocratiques, dont la surface se compte par dizaines d’hectares.

 

Inversement, il n’a rien à voir avec les quelques centaines de mètres carrés des simples jardins d’agrément. Cette taille assez particulière, ni grande ni petite, reflète le parti d’une maison de campagne destinée avant tout au repos et aux loisirs, sans la moindre ostentation.

 

beausejour

 

Entièrement clos de murs, le parc est très agréablement composé, dégageant des perspectives lointaines à travers les reliefs pittoresques d’une topographie animée. Une coulée de verdure oblique réserve, de part et d’autre, des massifs boisés qu’accompagnent quelques ornements : le pont, la clairière … Au fond, une claire-voie ménage un point de vue sur la silhouette du clocher de l’église paroissiale.

 

beausejour

 
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A côté de cet espace paysagé se glisse l’espace régulier du service : communs, potager et serre.

 
beausejour beausejour beausejour
 

L’un des aspects les plus séduisants de cette propriété tient en effet à l’imbrication plutôt familière des espaces résidentiels ou de service, transcrivant dans le langage de XIXe siècle des traditions venues du monde médiéval.

Il y a là toute une culture de la vie quotidienne, dont la typologie architecturale et végétale de Beauséjour est la parfaite transcription.

 

beausejour

 

Derrière son apparente modestie, l’architecture est tout aussi attrayante. Petite villa à l’italienne, la maison n’est qu’un corps de logis sans épaisseur : le charme tient au plain-pied, ouvrant sur une terrasse dallée – comme si la vie de l’intérieur débordait sur l’extérieur aux beaux jours.
Deux petits pavillons d’extrémité coiffés de dômes à pans marquent l’emplacement de la salle à manger et du billard, qui sont les pôles d’activité de la vie collective.

 

Entre eux se glisse le vestibule ainsi qu’un grand salon, ouvrant l’un et l’autre sur la terrasse par des baies d’une largeur inhabituelle (à leur manière, elles affirment cette symbiose du dehors et du dedans).
Les chambres se situent à l’étage, ainsi que dans le comble des pavillons.



 beausejour en 1900
 
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La plus grande originalité de cette demeure de villégiature tient à la manière dont elle est doublée, au rez-de-chaussée, par un volume tout en longueur plaqué contre la façade postérieure.

 

beausejour

 

On y retrouve la partition traditionnelle qui est celle des ailes en retour dans les hôtels de maître : un côté dévoué au service, l’autre à la représentation.

 

beausejour

 

beausejour

 

Cuisine et office doublent la salle à manger comme les coulisses d’un théâtre, tandis que l’orangerie se place au revers du billard. Dans l’axe, le volume du salon s’approfondit de manière inattendue, sur la profondeur des deux bâtiments associés.

 
intérieur de beausejour
 

Au dehors, le seul indice de ce jeu scénographique est le retour de la balustrade à l’extrémité droite de l’édifice (ainsi que la saillie en pavillon du volume de l’orangerie). Encore faut-il, pour s’en rendre compte, avoir traversé la cour, découvert l’angle de la villa puis longé la façade à la recherche d’un axe de composition qu’on ne trouvera pas.

 

beausejour

 

Devant soi, s’étend le jardin : on saisit alors que la maison est implantée perpendiculairement à l’entrée – là aussi, avec une grande bonhomie. Une observation plus attentive permettra de comprendre que l’ensemble est adossé à la zone de service et à son potager, masqué par une haie.

 

beausejour

 

Quelques arbres taillés et une grille de clôture soulignent l’articulation entre la cour d’entrée et la villa, donnant sur les frondaisons du parc. Le travail subtil des échelles permet cette progression, qui donne la prééminence aux arbres d’ornement et à la verdure plus qu’à l’architecture. La remarque est d’autant plus nécessaire que toute intervention tendant à modifier cet équilibre savamment dosé (avec des moyens presqu’invisibles, parce qu’ils ont l’air ordinaires) pourrait mettre à mal la composition toute entière.

 

beausejour

 

Un dernier point concerne les matériaux utilisés et leur décor. Comme dans toutes les maisons de villégiature, l’apparat est gommé au profit de l’agrément du quotidien. Les matériaux sont simples : maçonnerie de pierre enduite au plâtre, décor réduit. Les méthodes de construction sont traditionnelles : murs porteurs en moellons de pierre meulière enduite au plâtre, planchers et cloisons en pan de bois hourdis.

 

Seul le plancher à solives métalliques du rez-de-chaussée fait exception, à une époque où ce mode de construction se répand dans l’architecture des immeubles de rapport. Le choix du procédé, moderne pour l’époque, est en rapport avec le parti du plain-pied entre la maison et son parc : la solution traditionnelle des caves voûtées a simplement été remplacée par une structure métallique plus légère mais tout aussi résistante pour les parties communes de la distribution.

 

Pour le reste, on s’est contenté de solutions éprouvées, faciles à mettre en œuvre par un artisan de village. La composition n’en est pas moins élaborée.

Plusieurs licences par rapport aux principes de la rhétorique classique ont été mises en exergue. La corniche à denticules indiquant la naissance des toits ne comporte ni frise, ni architrave (alors qu’un ordre de pilastres de refends au rez-de-chaussée et de pilastres ioniques cannelés à l’étage marque les arêtes des pavillons).

 
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Comme par maladresse, aucun ressaut n’anime la séparation entre corps central et pavillons. Faute majeure s’il en est, les baies sont couplées – sans l’habituelle rythmique ternaire. Par inversion la lucarne est dans l’axe, mais elle rompt la balustrade et entame la corniche (surprenante allusion baroque à l’écriture mansardienne). Enfin, les deux travées d’axe sont totalement anti-canoniques : trumeau trop large qui les fait flotter sur le vide, baies élargies au rez-de-chaussée, frontons trop pentus à l’étage noble, modestes petites lucarnes au dessus.

 

beausejour

 

On pourrait croire le maître d’œuvre ignorant, alors qu’il s’agit là de licences sophistiquées comme en trouve dans l’architecture romantique du deuxième tiers du siècle, par exemple chez Constantin ou Carpentier à Maisons-Laffitte et Enghien.

S’il est probablement impossible de connaître avec certitude le nom de l’architecte, la notoriété du maître d’ouvrage (il fut l’un des plus grands fabricants de papiers peints de son temps) donne à penser qu’il n’a pas pu faire appel au premier venu.

 
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C’est une des raisons pour lesquelles il faut examiner avec soin l’intérieur, car le décor de cette période est d’une grande délicatesse, malgré l’affectation de simplicité.
On notera au passage le trompe-l’œil du plafond du grand salon, accompagnant les portes sculptées ouvertes sur le billard.

 

Avant toute intervention, il convient de s’intéresser également aux papiers peints (même cachés par des revêtements postérieurs), car le propriétaire a pu y appliquer certaines de ses productions. Il semble enfin que des extensions aient été faites par Paul Follot (dans l’orangerie avec son décor de glaces argentées, mais aussi les chambres et bains de l’étage).

 

Au total, la propriété de Beauséjour mérite une attention soutenue, qui pourrait aller jusqu’à une protection patrimoniale.
Insistons-y, c’est l’unité de l’ensemble, son étonnante conservation malgré l’abandon qu’elle a subi qui en font toute la valeur. Une préservation partielle – des parties paysagères du jardin, des façades de la villa – serait une trahison. La solution à rechercher est celle qui permettra de maintenir l’équilibre des parties constituantes, de remettre en état ce qui peut l’être et de trouver une fonction adaptée à l’échelle du domaine comme à celle du bâtiment.

 

Si des interventions doivent être faites, c’est avec prudence et surtout avec subtilité qu’elles devront être conduites.
Rien n’est plus fragile que l’atmosphère d’un lieu. Et celui-ci en a une, très exceptionnelle.

François LOYER

Directeur de Recherche au CNRS

 
vues de Beauséjour
 

Hélas cette description date de 1999. Elle a été faite au moment de l'achat de la propriété Beauséjour par la mairie de Mandres les Roses.

En l'abscence d'un minimum d'entretien et de gardiennage, miroirs argentés et cheminées ont été pillés et le reste de l'intérieur saccagé.

La bâtisse principale n'est plus aujourd'hui qu'une triste coque vide aux fenêtres murées.

Bien que l'Association des Jardiniers de Beauséjour déplore cette situation, son action ne porte que sur la sauvegarde du parc.

 

L'Association "Les Amis de Mandres" se bat pour la réhabilitation de cette bâtisse.

 
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Histoire du Parc de Beauséjour

Les XVII et XVIIIème siècles sont marqués par André Le Nôtre et ses jardins à la française :
conception rectiligne, utilisant la perspective, les espaces boisés en bosquets fermés et les grands plans d’eau alimentés par des dénivellations permettant la réalisation de cascades et jets d’eau.

 

Au début du XIXème, d’influence anglaise, les jardins « arborés paysagés » sont créés pour des espaces, non plus royaux de 100 à 200 hectares, mais pour des propriétés bourgeoises de 2 à 20 hectares, closes de murs. Ces jardins se veulent proches de la nature. Les plantations de grands arbres (Marronnier, Chêne, Frêne, Erable) créent des harmonies de formes et de couleurs de part leurs feuillages avec des arbres plus petits (If, arbre de Judée, Prunus, Buis, Charme, Orme).

 
marronnier érable
 

Ces arbres sont plantés en bosquets ouverts aux contours irréguliers.

Les sous–bois sont plantés avec des hauteurs de végétations variées. On y trouve des arbustes à feuilles vertes ou panachées, très décoratifs (Fusain, Aucuba, Houx) ou des arbustes à fleurs (Spirée, Symphonie, Lilas, Camélia, Hortensia).

 

Les allées sinueuses, selon le cheminement, réservent des points de vue différents à chaque contour, et surtout ne permettent pas de voir l’ensemble d’un seul coup d’œil.Seule une grande pelouse, près de l’habitation, donne de l’espace. Elle est agrémentée de massifs fleuris avec des plantes annuelles. C’est la partie la plus ensoleillée du parc.

 

beausejour

 

Elle se poursuit par une trouée entre les bosquets, pour donner de la profondeur, sans voir les limites de la propriété. L’ensemble est agrémenté par des « fabriques » : une gloriette sur un promontoire, un petit pont pour enjamber un vallonnement, un escalier de style rocailleux (fait de ciment armé imitant les branches d’arbres), également des socles avec des statues, des vases ou coupes Médicis pour décorer les sous–bois.

 

beausejour

 

Pour nourrir les occupants, il y avait un jardin potager et fruitier, avec une serre au toit arrondi, adossée à un mur bien protégé du froid du nord, et tournée vers le soleil.Il y avait un pigeonnier, un poulailler, et un clapier. Une particularité de ces jardins se trouvait non loin de la demeure : « Le jardin précieux » endroit privilégié et intime des propriétaires.
Il s’agissait d’un petit jardin japonais, à l’anglaise, pour plantes aromatiques etc….

 

A Beauséjour, c’était un jardin de « curé », produisant des fleurs en toute saison afin de remplir les vases disposés dans la demeure.

 
 
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Contact

L'association "Les jardiniers de Beauséjour" est une association à but non lucratif (loi 1901). Elle est composée de bénévoles qui réhabilitent le parc de Beauséjour situé à Mandres les Roses.